Mesnie Sainct Just
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 04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie

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MessageSujet: 04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie   04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie Icon_minitimeLun 12 Avr - 8:30

Béarn - Avril 1458



Appartements comtaux - Melian rend visite à Agnès après l'octroi de Mun.



[lieu : gargote béarnaise]

[RP en cours]
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MessageSujet: Re: 04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie   04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie Icon_minitimeLun 12 Avr - 8:32

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Melian a écrit:
Nombreux étaient les allés et venues dans la cour du Castèth de Pau. Gens du peuple en quête d'informations, membres des diverses institutions du Béarn, nobles du Comté, gardes... Melian avait toujours eu l'impression que ce lieu était une fourmilière. Et en parfaite petite ouvrière, elle y venait elle-même faire son travail pour le Béarn inlassablement, depuis plus d'un an maintenant.

Mais ce jour-là, le but de son périple était tout autre. Aussi, ce fut avec un panier à la main et un paquet sous le bras qu'elle arriva. Car la toute neuve dame de Mun s'en venait voir la Comtesse du Béarn pour la remercier du fief qu'elle lui avait octroyé. Elle prit donc un chemin tout différent de celui que ses pas connaissaient par cœur. Celui menant aux appartements privés Comtaux.

Ses yeux sombres n'en rataient pas une miette. Il faut dire qu'elle ne venait jamais par ici, et pour cause, elle n'avait pas pour loisir de venir enquiquiner le monde jusque dans leur lieu de repos. De repos plus que de vie, autant par son côté provisoire que du fait de la quantité monumentale des activités qui retenaient les Coms ailleurs jusqu'à des heures indues.

Sur le fameux trajet, elle se retrouva nez-à-nez avec des gardes veillant sur la sécurité de la Saint-Just. Elle leur montra donc ce qu'elle transportait : un panier contenant une bouteille d'hypocras, une tarte ainsi que d'autres douceurs, et un présent soigneusement emballé mais dont la flexibilité laissait aisément voir qu'il n'y avait aucune arme cachée.

Ils la laissèrent donc passer, et elle finit par arriver devant les portes des appartements Palois réservés au Régnant du Comté. Elle frappa donc trois petits coups et attendit, espérant qu'elle ne tomberait pas mal...
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MessageSujet: Re: 04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie   04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie Icon_minitimeLun 12 Avr - 8:32

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Gnia a écrit:
Il était des jours comme celui-ci où l'on appelait de tout son être la capacité à ne plus rien ressentir. Du tout.
Des jours où la bête qui avait élu domicile dans sa poitrine devenait omniprésente, démesurée, creusant de ses griffes acérées l'espace nécessaire à l'abriter.
Des jours où l'on se contentait d'expédier les affaires courantes avant de regagner son lit que l'on gardait tout le jour durant, contrastant avec les périodes d'intense frénésie qui la voyait veiller au conseil , éloignant la Comtesse de ses appartements et donc du sommeil.
Des jours où la thériaque était la chose la plus merveilleuse qu'il ait été donné de découvrir. Louée soit Aléanore de Jagellon-Alterac.

A peine rentrée des salles du conseil, la Saint Just s'était vautrée dans un confortable fauteuil près de l'âtre, carafe de vin et éternel gobelet d'étain à portée de main, et avait tiré des replis de ses robes un minuscule écrin où elle avait pioché une infime parcelle d'une pâte noirâtre pour l'avaler.


Agnès avait perdu la notion du temps, les effets de la potion opiacée utilisée habituellement comme puissant contrepoison se faisaient ressentir, graduellement, apportant avec eux cette sensation de bien être tant souhaitée où faim, douleur et même désir étaient absents.
Pupilles étrécies, la peau un peu froide, respiration lente, bouger lui semblait au dessus de ses moyens, comme cette envie de saisir cette couverture pourtant posée sur l'accoudoir du fauteuil mais qui semblait hors de portée, si loin. Il faisait si froid...


Lorsque l'on toqua à l'huis, les effets avaient perdu en intensité, se dissipant peu à peu et avaient permis à Agnès de parvenir à articuler sans avoir à faire d'efforts surhumains un "Entrez !" à peu près audible.
Avisant l'identité de sa visiteuse, deux pensées parvinrent à se frayer un chemin dans l'esprit embrumé de la comtesse telles deux saumons tenant de remonter le cours d'une rivière gelée pour aller frayer tranquille, c'est dire la galère que cela représentait. Le frai n'était pas prévu pour tout de suite, dirons-nous.

Ce qui dégagé des étranges méandres et autres vagabondages de l'esprit donnait à peu près :
Pensée numéro un. "Concrètement, on a abusé sur la dose aujourd'hui. Mémo à soi-même : s'en tenir à l'équivalent de la taille d'un grain de blé."
Pensée numéro deux. "Et meeeeeerde ! C 'est bien ma veine, un médecin-chirurgien... Déjà que faire oublier le serment de Galien à l'apothicaire qui lui fournissait la thériaque coûtait une petite fortune... Et puis à la réflexion, Melian n'était pas vraiment le genre de personne que l'on pouvait soudoyer. N'était-ce pas justement l'une des ses qualités qui avait motivé l'octroi de Mun ?"

Un sourire crispé accueillit Melian.


Salutations Melian !
Venez donc prendre place près du feu... Que nous vaut le plaisir de votre visite ?


Félicitations, Saint Just ! Tu t'en sors comme un chef, un débit un peu moins saccadé et on est bon.
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MessageSujet: Re: 04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie   04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie Icon_minitimeLun 12 Avr - 8:33

04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie 49029644149049c2a25f2f
Melian a écrit:
Entendant l'autorisation de franchir la porte, elle tourna donc la poignée et entra. Elle s'avança et fit révérence. Amie ou pas, c'est la Comtesse quand même. Puis elle s'approcha un peu plus, souriante.

Bien le bonjour Comtessa.

Pardonnez-moi de vous déranger, je viens vous apporter quelques présents pour vous exprimer ma gratitude et celle de mon époux pour le fief que vous nous avez octroyé.


Elle posa alors aux pieds de la Régnante le panier rempli de vin et de douceurs sucrées, et lui tendit la ceinture noire brodée de fils d'or et d'argent, aux couleurs de la famille de Sainct-Just, que la Ventoux avait réalisée de ses petites mains et enveloppée avec soin.

Mais Dieu que la Comtesse lui semblait lasse ! Et ce regard ! Décidément ce mandat ne lui réussissait guère au teint et à la santé, il n'y avait pas à tergiverser. Quoi que... La Ventoux avait une drôle d'impression à la regarder, comme un signal l'alarme qui vous dis que quelque chose cloche sans que l'on sache vraiment quoi.

Elle n'en laissa rien paraître néanmoins, et espérait que ses présents plairaient à son amie qui lui semblait d'humeur bien sombre.
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MessageSujet: Re: 04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie   04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie Icon_minitimeDim 9 Mai - 13:25

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Gnia a écrit:
Tâchant de réprimer tant bien que mal la sourde angoisse qui tentait de regagner du terrain à mesure que les effets de l'opium s'estompaient, Agnès répondit aux salutations de Melian avec l'impression que chacun de ses gestes reflétait l'état qui était le sien, nourrissant plus encore l'étau qui recommençait à lui enserrer le coeur.

Elle déglutit avec peine et puisa une bonne dose de volonté pour esquisser un sourire qui devait absolument paraitre naturel. Fort heureusement, la Dame de Mun l'aidait dans cette entreprise en lui parlant de présents et donc de surprises. Le genre de mots propres à aiguillonner la nature curieuse de la Saint Just.

Et elle fut agréablement comblée.
Les yeux dans le vague, elle laissa courir lentement ses doigts sur les broderies de la longue bande de lourd tissu, sans même se rendre compte qu'un léger sourire qui n'avait enfin rien de forcé flottait sur ses lèvres.
Enfin, elle posa son regard trouble sur le visage bienveillant de Melian.


Melian, c'est là magnifique ouvrage. Cette ceinture rehaussera à merveille bon nombre de mes bliauds. Je vous remercie sincèrement.

Elle réprima un frisson qui venait de naître au creux de son échine et déglutit avec peine. Elle avait encore froid et sa bouche était sèche.
Avisant le panier déposé à ses pieds, elle releva ensuite les yeux sur Melian.


Ne laissons point de breuvage et mets si appétissants nous attendre plus longtemps. Partageons-les, ma chère, et venez donc vous asseoir près de moi.

D'ordinaire si prompte à la gourmandise, Agnès n'avait pourtant aucune envie de manger, mais elle espérait ardemment que le vin l'aiderai à se ressaisir. Elle posa d'une main tremblante la riche ceinture sur le guéridon posé entre leurs deux sièges et se saisit de l'un des gobelets que Melian venait d'emplir. Rassemblant ses forces pour parvenir à le porter à ses lèvres sans en verser tant sa main semblait faible, elle jeta à la dérobée un regard inquiet à sa visiteuse.
Est-il seulement possible qu'elle ne remarque rien ?
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MessageSujet: Re: 04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie   04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie Icon_minitimeDim 9 Mai - 13:28

04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie 49029644149049c2a25f2f
Melian a écrit:
Les efforts étaient par trop visibles pour qu'elle ne comprenne pas que l'alarme était justifiée, et pas qu'un peu... Mais elle ne savait trop comment aborder le sujet, ne sachant ni le mal qui rongeait son amie ni la réaction qu'une question directe risquait de susciter.

L'espace d'un instant, elle oublia le problème tandis que Agnès la remerciait pour son cadeau. Ouf il lui plaisait au moins ! Déjà ça de pris ! Puis, à son invitation, elle prit place et déboucha le vin qu'elle servit.

Mais la main tremblante de la Saint-Just finit de lui rappeler qu'il y avait de toute évidence un problème. Elle savait la Comtesse femme trop fière pour laisser paraître la moindre faiblesse même devant Melian. C'était donc preuve à son sens que le souci était si important qu'elle ne pouvait même pas le réprimer entièrement...

Elle but une gorgée de vin, et regarda un instant le contenu du gobelet. Etait-ce la maladie qui guettait cette femme dont Melian avait toujours admiré la force malgré les épreuves qu'elle avait eu à endurer ces derniers mois ? La fatigue ? Non elle ne donne pas ce regard. Ou alors... Se pourrait-il que quelque substance...

Mais le résultat était le même aux yeux de Melian. Elle regarda donc la Saint-Just dans les yeux, les siens étant subitement gagnés par une profonde tristesse.


Je suis tellement désolée...
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MessageSujet: Re: 04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie   04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie Icon_minitimeDim 9 Mai - 13:35

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Gnia a écrit:
Le vin avait eu l'effet d'une langue de feu lui traversant la poitrine, la chaleur se répandait peu à peu, gagnant du terrain sur le froid morbide qui engourdissait la Saint Just.
A l'instant où ses lèvres quittaient le bord du gobelet et qu'elle levait les yeux sur Melian, elle sut. Il était vain de tenter de dissimuler. La tristesse que l'on pouvait lire dans le regard que la Ventoux avait accroché au sien, ses mots sortis tels un cri du coeur et pourtant dits d'une voix si douce... Autant de signes démontrant qu'elle avait sentit.

Un profond soupir souleva la poitrine d'Agnès, son regard à l'azur sombre soutint celui de Melian, et après un instant de silence qui sembla durer une éternité, elle se décida à parler.


Désolée de quoi, Melian ?
Vous n'avez à être désolée d'aucune des épreuves que le Très Hauct a jugé bon de me faire subir et encore moins de mes échecs à les affronter.


Les yeux avaient pris un éclat extrêmement dur, la mine s'était faite méprisante. En vérité la Saint Just se maudissait de ses faiblesses, de ne point parvenir à terrasser ses doutes, à apaiser ses peurs, à balayer d'une volonté féroce les obstacles qu'elle s'ingéniait seule à dresser devant elle.
Comme prise d'une subite inspiration, Agnès récita de sa voix rauque un passage du Livre des Vertus, tiré de celui de l'Eclipse.


"Tout autour de moi, je voyais un brouillard blanchâtre peu engageant. Il faisait chaud et moite au sein de cet air dense et irrespirable. J’essayais d’avancer mais mes mouvements étaient lents et maladroits, tant le brouillard semblait s’agripper à mon corps. Mes pieds s’enfonçaient dans le sol mou et visqueux. J’en venais à souhaiter que le vent se lève afin de disperser cette gangue crémeuse qui m’entourait. Mais ce lieu me donnait l’impression de ne pas avoir connu la moindre brise depuis la nuit des temps. C’était la même atmosphère moite qui régnait depuis. Je me croyais dans un tombeau."

Un sourire amer se dessina sur son visage. Son regard se fit fuyant.

D'aucuns trouveraient sûrement salut dans la prière et réconfort dans l'Amour du Très Hauct tel Sypous qui, à l'issue de son voyage et entendant ses amis prier, choisit dès lors la résurrection afin de pouvoir vivre dans la vertu et de mériter le Paradis.

Je gage que moi, doutant de Son Amour pour moi, je ne L'aime plus et préfère me réfugier dans les artifices d'un paradis factice, quoique fugace. Il me semble moins inaccessible que le Salut, quoiqu'il me coûte.


Elle échappa enfin un ricanement désabusé et la mâchoire serrée, elle reporta à nouveau son regard sur Melian.

L'image de force, de courage et de noblesse de votre Comtesse et amie en prend certainement en coup, n'est-ce pas ma chère Melian ?
Voyez, c'est moi qui suis désolée, j'en suis d'ailleurs la première à m'en désoler...
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MessageSujet: Re: 04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie   04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie Icon_minitimeDim 9 Mai - 13:44

04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie 49029644149049c2a25f2f
Melian a écrit:
Elle avait écouté, attentivement. Etrange sentiment que celui qu'elle éprouvait. Plus qu'un seul, c'était en vérité un sacré mélange. Tristesse, culpabilité, mais aussi plaisir de constater qu'Agnès avait assez confiance en elle pour se confier ainsi. Car après tout, elle aurait tout aussi bien pu la mettre dehors sans plus de cérémonie.

Il lui apparut en premier lieu que la chose à faire était de mettre les choses au clair. Elle s'avança jusqu'au bout de son fauteuil pour être au plus près possible de la Comtessa sans pour autant l'être de trop.


Non, l'image que j'ai de vous n'en prend nul ombrage. Et pour cause, je ne me fais guère de représentation de vous, je n'ai qu'à ouvrir les yeux pour voir celle que vous estes. Et nul estre, aussi fort soit-il, ne traverse l'existence et ses difficultés sans trébucher plus d'une fois.


Elle eut un triste, très triste sourire. Et ses yeux noirs se mirent à briller des larmes qu'elle retenait de toutes ses forces par pudeur, par respect, par fierté aussi peut-être.

Je suis désolée d'estre si piestre amie que je n'ai pas su vous aider alors que vous en avez tant besoin. Au point de vous réfugier dans ce... cette chose qui vous fait plus de mal que de bien de toute évidence.
Et je suis désolée d'oublier, dans ma haste à sauver la vie d'autrui, que parfois, mon patient aurait peut-estre préféré que je le laisse partir.


Alors qu'elle prononçait cette dernière phrase, la petite main blanche de la Ventoux se posa sur la joue balafrée de la Sainct-Just, avant de se retirer bien vite, tandis que sa propriétaire réalisait l'incongruité de son geste.

Oui vous avez trébuché et estes tombée, mais comment aurait-il pu en estre autrement avec tout ce que vous avez eu à traverser ces derniers mois...


Elle resta silencieuse alors, ses regards se perdant dans les flammes qui dansaient dans la cheminée.

Je ne sais pas si la prière peut estre un réconfort pour une femme telle que vous, qui vit dans l'instant présent, qui ne jure que par le concret. Pas plus que cela ne vous apportera les réponses que vous semblez chercher. Il n'est, je le crains, pas un estre humain sur terre qui vous apportera réponse satisfaisante à vos yeux. Quant au Très-Haut, Ses réponses sont souvent bien obscures aux simples mortels que nous sommes, tant par leur forme que par leur teneur.

Mais vous avez des amis dévoués qui sont là pour vous. Prests à vous écouter si vous le souhaitez, ou simplement à vous apporter le réconfort de leur présence pour apaiser ne serait-ce qu'un peu vos souffrances.

Il n'y a ni mal ni honte à dire que l'on n'en puis plus. Cela demande mesme du courage, et vous en avez, la preuve ! Rien ne vous obligeait à me dire ceci, vous auriez pu me mettre dehors simplement !


Elle prit un sachet de biscuits au miel dont elle défit le ruban, et le présenta à Agnès.

Vous avez le choix : nous pouvons en discuter, ou au contraire rester silencieuses et simplement profiter du soulagement de ne pas estre seules pendant un moment. A moins bien sur que vous ne préfériez que je m'en aille. A vous de décider.

Mais quoi qu'il en soit, mangez un peu. Je me doute que ce que vous avez pris vous a surement coupé tout semblant d'appétit, mais cela vous aidera à faire passer les effets secondaires que de grignoter un peu.


Le visage doux de Melian ne reflétait plus guère de tristesse à présent. Au contraire, il arborait un sourire d'encouragement.
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MessageSujet: Re: 04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie   04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie Icon_minitimeDim 9 Mai - 13:45

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Gnia a écrit:
Agnès plongea la main dans le paquet présenté. La mine sombre avait laissé place à un front plissé, signe d'une intense réflexion. Ainsi elle était si prévisible que Melian semblait avoir vu ce qui se voulait invisible, avoir lu ce qui n'avait été écrit.
Elle porta un biscuit à sa bouche, sembla hésiter un instant à parler avant de finalement grignoter, le front toujours barré de ses plis soucieux, les yeux perdus sur le spectacle des flammes dansantes dans la cheminée.
Arriver au bout de la douceur au miel lui sembla prendre une éternité. Eternité durant laquelle l'on entendait que le crépitement des bûches dans l'âtre. Eternité pour se décider.

Après avoir bu une gorgée de vin, elle se tourna enfin à nouveau vers Melian.


Quelques jours avant le décès d'Erel, j'avais fais parvenir missive à Monseigneur Navigius, demandant la dissolution de notre union...
Et j'ai informé Erel de ma décision. Si mes souvenirs sont justes, à la veille du jour où il est tombé.


A ceux à qui il était pénible de se confier, lorsqu'ils s'ouvraient enfin, la confidence se passait de préliminaires, de diplomatie, de chemins tortueux. S'il fallait se libérer, autant le faire d'emblée, sans s'embarrasser de fioritures.

Je reste intimement persuadée que cela a perturbé son jugement et sa concentration, et qui sait, peut-être sa pugnacité au combat ou sa volonté de survivre...
Et j'en éprouve une culpabilité dévorante.


Et ainsi qu'il sied à ceux qui décident enfin de libérer leur conscience, le filet d'eau se faisait crue, poussé par un sentiment d'urgence, celui d'espérer qu'après l'on ressentirait du soulagement.

Tout comme de ne pouvoir honorer ses dernières volontés de me voir chérir sa descendance. Notre descendance. J'en suis tout bonnement incapable.

L'on abordait là un sujet extrêmement sensible et si tenter de se délivrer de la culpabilité d'avoir provoqué la mort d'Erel - la Saint Just n'arrivait à se défaire de ce sentiment - s'était avéré plutôt facile, il était des secrets qu'Agnès voulait conserver fermement enracinés dans son jardin, quitte à mentir pour les préserver.
Un profond soupir souleva la poitrine de la jeune femme.


L'enfant qui souffrait d'une amélie de la main droite n'a point passé les rigueurs de l'hiver. Je gage que sa constitution fragile ne lui aura pas permis de survivre.
Quant à la deuxième... Je parviens ni à m'y attacher ni même à m'y intéresser...


Il y avait pourtant du vrai dans cette confidence dénuée d'émotion. A mesure que les mois passaient, Agnès s'était révélée absolument incapable d'éprouver affection, tendresse, intérêt, ou même fierté à la vue de son sang.
L'une avait été exilée chez Arielle, en une vaine tentative de cacher ce que la Saint Just considérait comme la marque du péché des parents. Cette difformité ne pouvait être que cela. La punition pour ne pas avoir su nourrir un amour profond dans les liens du mariage.
Et l'autre, elle n'en avait cure, se contentant de prendre les nouvelles que lui donnait la nourrice de temps à autre.


Et à mesure que la fin de mon mandat approche et qu'il devient évident qu'il me faut prendre enfin du repos, je crains chaque jour un peu plus d'affronter ce qui pour l'heure ne reste qu'un mauvais rêve, une réalité impalpable et diffuse.
Je suis entrée au conseil comtal au lendemain du décès de mon époux et ne l'ai quitté depuis. Je ne suis presque pas retournée à notre ostau à Tarbes et rien qu'à l'idée de devoir y vivre à nouveau...


La Comtesse se tut avec le sentiment gênant d'avoir trop parlé. Elle venait de confier à Melian une belle portion de ce qui la rongeait, le reste resterait caché.
Tâchant de se donner une contenance, surprise d'en avoir tant dit, elle se saisit de son gobelet d'étain, buvant le vin à petites gorgées.
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MessageSujet: Re: 04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie   04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie Icon_minitimeDim 9 Mai - 13:47

04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie 49029644149049c2a25f2f
Melian a écrit:
A la suite de la Saint-Just, la petite mimine blanche avait plongé dans le sachet pour en récupérer une petite douceur. Et c'est avec ceci dans une main et le gobelet de vin dans l'autre, qu'elle écouta le flot de confidence qui lui était ainsi offert.

Elle se doutait pour la culpabilité qu'Agnès pouvait éprouver pour la mort de son époux, quand bien même en avait-elle ignoré les raisons jusqu'à présent. Mais comment, de toute manière, ne pas éprouver de souffrance à survivre à la mort de celui auquel on a été lié devant Dieu ?

Puis vint ce point sur lequel Melian et son amie étaient si radicalement opposées : les enfants. Plus que la nouvelle de la mort de la petite fille qui la peina beaucoup, elle était très chagrinée de la façon dont le récit lui en était fait, comme s'il n'était question que d'objets qui auraient été égarés. Elle n'en laissa rien paraître cependant, et laissa Agnès poursuivre sans l'interrompre.


Et, lorsqu'elle eut terminé, elle reprit simplement point par point.

Vous pensez donc qu'il s'est plus ou moins consciemment laissé tuer parce que vous vouliez mettre fin à vostre union. Ce qui implique donc qu'il aurait cherché d'une façon ou d'une autre à mettre fin à sa vie de ce faict. Le sachant, vous seriez-vous condamnée à une vie de souffrance autant pour vous qui ne l'aimiez plus guère, que pour lui qui n'aurait jamais réussi à refaire naistre en vous les sentiments de jadis ?

Je ne pense pas que vous soyez coupable de quoi que ce soit. En agissant comme vous l'avez faict, vous avez essayé d'éviter de longues années de souffrance sans issue pour vous deux. Il y en aurait certes eu tout de mesme, mais avec l'opportunité pour lui comme pour vous de vous reconstruire.


Elle marqua une pause, puis la regarda et sourit.

Vous savez, j'ai longtemps été quelqu'un d'assez naïf, et c'est d'ailleurs probablement l'image que je dois donner : la gentille petite bonne poire pas bien futée mais qui se met en quatre pour les autres quoi qu'il arrive... Mais l'existence m'a enseignée bien des choses, et l'une d'entre elles est que l'on n'est pas responsable des décisions que prennent les autres. Chaque personne a devant elle plusieurs chemins, qui sont issus d'autant de choix qu'elle a à faire. S'il a fait le choix de se laisser tuer, il aurait tout aussi bien pu faire celui de se battre pour vous reconquérir, ou de survivre pour prendre soin de vos enfants dont il s'est vite aperçu que vous n'éprouvez à leur égard qu'une indifférence certaine. Il n'en a rien été.

Nouvelle pause, grignotage et un coup de vin pour repartir. Gravité est de mise, et le sourire de Melian s'était estompé.

A toute autre j'aurais dis que je suis profondément navrée pour vostre enfant. Mais cela a beau estre le cas, je ne sais pas du tout si je dois vous présenter mes condoléances pour cette pauvre petite vu vostre réaction, je vous l'avoue. Je n'ai jamais eu la prétention d'estre capable de tout comprendre, et là ma foy, je ne puis point.


Alors je vous dirai simplement qu'il est bien triste que cette petite ait rejoins le royaume des cieux à mes yeux, et que pour cela je vous présente mes plus sincères condoléances.

Lui vinrent alors quelques questions et idées en vrac.

Pour ce qui est de l'avenir, je pense que si vivre en l'Ostau vous devient trop difficile, vous pourrez toujours emménager en le Château de vostre fief de retraite, mesme si ce n'est que temporairement, le temps de remettre vos idées au clair.

Mais pour en revenir à vos enfants, auriez-vous tant de mal à leur accorder vostre affection car ils sont de feu vostre époux justement ?


Elle se doutait plus ou moins de la réponse, mais elle espérait, passant par là, que Agnès se libérerait de ce mal qui la rongeait et avait déjà rongé son couple, comme il rongeait à présent sa relation avec sa fille dont elle n'avait pas manqué de constater qu'elle ne l'avait même pas appelée par son prénom.
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MessageSujet: Re: 04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie   04/1458 - Béarn - [RP] Visite à une amie Icon_minitime

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