Arielle_de_Siorac Comtesse de Nijmegen, Baronne de Veurne, Dame d'Azé et de Dissé-sous-le-Lude
Nombre de messages : 6 Localisation : Sur les routes de France Date d'inscription : 21/03/2009
Feuille de personnage Nom: Gilraen de Dénéré Prénom: Arielle Fief(s): Comté de Nijmegen, Baronnie de Veurne, Seigneuries d'Azé et de Dissé-sous-le-Lude
| Sujet: [RP] Promenade amère Sam 21 Mar - 19:57 | |
| Laissez-moy descendre ici. Oui, ici! Maintenant! Il suffit!La comtesse de Nijmegen n'estoit guère d'humeur à rire, c'estoit le moins qu'on pouvoit dire. Tout le long du chemin, elle avoit fixé le paysage d'un regard maussade, roide dans son coin du carrosse, une missive un peu chiffonnée à la main. Sa morosité avoit assombri ce petit voyage depuys la campagne, alors mesme que la petite famille se rendoit à des réjouissances.Merci, murmura-t-elle, une foys le pied à terre. Ne vous déquiétez point, je vais bien, tout va bien. Tout est parfaict.
Dans le meilleur des mondes.Elle sentoit peser sur elle les regards étonnés de ses proches. Quelle mouche l'avoit donc piquée? Le cortège n'estoit pas encor arrivé à destination, il luy falloit encor traverser ce bourg pour se présenter au corps de garde.Allez-y, je vous en prie. Je vous rejoindrai à pied, ce n'est pas très loin, on voit d'ici le donjon. Il me faut... prendre l'air. Oui, c'est cela. Prendre l'air.Après quelques hésitations, ses gens avoient fini par céder, la laissant selon son désir. Bien entendu, son garde du corps, un Maure gigantesque monté sur un animal invraisemblable, avoit catégoriquement refusé de la laisser seule. Haussant les épaules, la comtesse avoit fini par le laisser la suivre sans plus s'en préoccuper.
Dans le village, on les dévisageoit comme s'ils arrivoient d'une autre planète. En faict, c'estoit plutost son ombre, ce grand étranger aussi peu discret qu'un troupeau de sangliers dans une galerie de glaces, qui faisoit frémir les badauds, avec raison. Arielle en vict mesme quelques uns se signer sur leur passage.
Mais elle n'en avoit cure. Avançant de son pas à nouveau énergique, elle se dégourdissoit les jambes pour mieux articuler son esprit.
Arrivée devant le bassin où couloit dans un murmure la source du village, la comtesse s'assit quelques instants. Elle déplia le parchemin qu'elle tenoit toujours dans sa paume et le relut pour la dixième foys. - Erel a écrit:
- Ma très chère soeur,
Te souviens-tu de mon dernier courrier et de ta réponse il y a quelques temps? J'espère que oui, sinon tu pourrais ne pas tout comprendre. En tout cas permet-moi de te demander si ta santé se refait? J'ai appris que votre voyage se passait plutôt bien, il faudra que tu me le comptes, si tu t'en rappelles...
Enfin, je ne t'écris pas que pour échanger de simples mondanités. Encore une fois, j'ai changé de région. L'Alençon m'a ouvert mes bras, où je m'investis comme je peux pour aider les gens. L'Artois m'a éviscérer, pris le peu de forces qui me restait, et c'est donc pour cela que j'ai décidé d'accompagner Deedlitt en compagnie de ma fiancée pour l'Alençon.
Justement, voilà le point dont je voulais te parler...
Agnès a accepté ma demande en mariage, et nous avons fixé la date de celle-ci au 21 Mars 1457, soit très bientôt. Les festivités aurons lieu en le château de Bapaume, sur les terres vicomtales d'Agnès, et j'aurai aimé que tu sois ma témoin. Cela serait pour moi certainement le plus grand honneur que tu puisses me faire, et te savoir à mes côtés lors de mon mariage, je dois le dire, me rassure quelque peu. Alors Arielle, me ferais-tu la joie et l'honneur d'être ma témoin pour cet évènement?
Je n'écris pas plus, trop te raconter par cette lettre alors que nous pourrons peut être bientôt parler de vives voix tous les deux m'enlèverait un plaisir certain ma chère Arielle.
Je te dis à très bientôt j'espère, et toute ma tendresse pour toi t'accompagne.
Salue toute ta petite famille pour moi.
Ton petit frère qui te garde dans ses pensées,
Seigneur d'Herlies.
Fait en l'Hostel Dénéré - Sainct Just le 21 Février de l'An de Grasce 1457. Les prunelles noisette se perdirent un instant dans les reflets de l'onde. Comment Erel pouvoit-il se montrer aussi peu préoccupé par la santé de sa soeur?
Arielle venoit de se faire voler quelques années par une cruelle amnésie des suites d'une agression sauvage dont elle avoit été la cible. Elle avoit encor en sa poche la lettre que son frère luy avoit écrite, il y avoit jà un long moment, pour s'excuser de l'avoir abandonnée alors qu'elle estoit entre la vie et la mort. Elle ignoroit ce qu'elle luy avoit alors répondu, n'ayant conservé aucun souvenir de cette époque.
Mais une chose estoit certaine: la comtesse venoit à peine de revenir des limbes, elle estoit encor en train de se reconstituer quelques forces... et son nonchalant de frère luy écrivoit comme si elle n'avoit souffert que d'un simple mal de teste.Un étranger... voilà ce qu'il est en vérité, chuchota-t-elle d'un air triste, ne s'adressant à personne en particulier.
Certes, elle l'avoit connu sur le tard, en venant s'installer avec sa famille en ce Béarn de malheur. Depuys, une chaleureuse complicité s'estoit installée entre eux, mais peu de temps après, il estoit parti au loin tandis qu'elle plongeoit dans son abisme intérieur. En fin de compte, ils se connoissoient peu.
Ils estoient des étrangers l'un à l'autre.
Pourquoi alors luy mander d'estre son témoin lors de son mariage? Vouloit-il simplement ajouter un lustre supplémentaire à ses noces en y plaquant le nom autrefoys connu de sa soeur?
Toute à ses réflexions moroses, Arielle déambula à travers le labyrinthe du bourg, cherchant sans la chercher la porte qui la mèneroit à ce frère et ses espousailles. | |
|